Plus la fin de l’ultimatum de la Cédéao approche, plus la tension monte au sein du parti de Yahya Jammeh. Le président sortant s’est séparé jeudi du secrétaire général de son parti, l’Aprc et non moins directeur de la Fonction publique gambienne.
C’est un geste de plus qui traduit la détermination de Yahya Jammeh à rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat. Le président sortant qui avait reconnu sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre dernier avant de se raviser, a limogé Sulayman Samba, secrétaire général de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la Construction (Aprc). La décision a été rendue publique à la télévision nationale (Grts) par les services de la présidence gambienne. Directeur de la fonction publique, M. Samba a été à plusieurs reprises limogé et réadmis comme secrétaire général du parti au pouvoir. Cette fois-ci, les raisons de son limogeage ne sont pas connues.
Yahya Jammeh a également désigné le député Seedy Njie, comme porte-parole de l’Aprc. Il est aussi l’attaché de presse de Jammeh. Le député Babou Gaye Sonko, censé être en fuite, s’est vu expulser du parti au pouvoir.
Yahya Jammeh, 52 ans, a été battu à l’élection présidentielle du 1er décembre dernier, selon les résultats de la Commission électorale indépendante. Il avait dans un premier temps reconnu sa défaite et félicité Adama Barrow, avant ensuite de faire volte-face le 9 décembre, rejetant les résultats et réclamant un nouveau scrutin. Depuis, il a assuré qu’il demeurerait à la tête du pays tant que la Cour suprême ne se serait pas prononcée sur son recours qui doit être examiné mardi 10 janvier 2017 par six juges que le président gambien a lui-même choisis..
Cependant, il reste menacé par la Cédéao d’une intervention militaire s’il refuse de transmettre le pouvoir le 19 janvier, date à laquelle son mandat expire, selon la Constitution. Dans son message de nouvel an, Yahya Jammeh a estimé que la décision de la Cédéao d’intervenir militairement est une «déclaration de guerre» et qu’il est prêt à défendre la Gambie contre «toute agression». L’armée gambienne a annoncé son soutien inconditionnel au président Yahya Jammeh.
par V.M