Après l’Afrique du Sud et le Burundi, la Gambie a annoncé mardi son retrait de la Cour pénale internationale (Cpi), reprochant à la juridiction de ne pas poursuivre des dirigeants des grandes puissances auteurs « crimes de guerre ».
« À partir de ce jour, mardi 24 octobre (2016), nous ne sommes plus membres de la CPI et avons entamé le processus prescrit par le statut fondateur pour nous en retirer », a dit le ministre gambien de l’Information, Sheriff Bojang, dans une déclaration.
Bojang qui s’exprimait à la télévision nationale, a accusé la CPI de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants », alors que selon lui « au moins 30 pays occidentaux ont commis des crimes de guerre » sans être inquiétés depuis la création de cette juridiction internationale.
Cette mesure constitue un revers pour la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, ancienne ministre gambienne de la Justice du président Yahya Jammeh.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le président de l’Assemblée des Etats parties au traité fondateur de la CPI, le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, ont appelé les pays qui critiquent le fonctionnement de cette juridiction à ne pas se retirer.
La Gambie, UN État anglophone d’Afrique de l’Ouest de quelque deux millions d’habitants, est dirigée depuis 1994 par Yahya Jammeh, qui est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État sans effusion de sang. Il a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis.
par Aristide Tossa