Doit-on continuer de négocier avec les rebelles en Centrafrique alors que des chasseurs rafales peuvent intervenir pour neutraliser les ennemis de la paix ?
Nous avons vu de nos propres yeux et nous y avons cru lors de la démonstration de force aérienne Sangaris-Minusca qui s’est déroulée le vendredi 29 avril sur un aérodrome privé du PK55 au nord de Bangui axe Damara et en présence du Président de la République, Faustin Archange Touadéra.
Le Président du Conseil National de Transition, Alexandre Ferdinand Nguéndet, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, les ministres de la Défense, de l'Intérieur et la Sécurité Publique, des Affaires Etrangères, le Représentant spécial des nations Unies en Centrafrique, Parfait Onanga Anyanga, les ambassadeurs de la France, Charles Malinas et celui des Etats Unis,Jeffrey Hawkins, tous deux en poste à Bangui ont également assisté à cette démonstration.
La démonstration s’est déroulée en trois phases. D’abord, pour commencer, deux chasseurs rafales ont quitté Ndjamena (Tchad) et en 15 minutes seulement ont fait leur apparition juste au dessus de nos têtes à huit mille pieds d’altitude (8 kilomètres).
Suivant la conversation en direct, le commandant de l’opération qui était en communication avec les avions chasseurs a fait s’avoir au président de la République que le lieu où la démonstration allait se dérouler venait d’être scanner et que la version numérique lui sera présentée ultérieurement. Cet exercice consistait à identifier les trois cibles qui n’étaient que des véhicules garés un peu plus loin et dont il fallait les neutralisés après deux passages d’avertissement.
Ces rafales peuvent rester à une haute altitude et voire même invisible à l’œil nu pour mener des opérations de sorte à larguer les quatre missiles qu’ils transportent chacun au sol et avec précision. Ici, il n’y a pas de hasard. C’est le domaine de la haute technologie.
Au premier passage d’avertissement, les deux rafales se sont faits remarquer. Et à leur deuxième passage d’avertissement, ils apparaissent plus visible et font beaucoup de bruits de manière à effrayer l’ennemi. Et si celui-ci persiste dans sa position, alors BOOM !!! Le match est terminé.
A la deuxième phase d’opération aérienne, ce sont des hélicoptères MI35 qui survolent l’espace en faisant des tours et si la cible maintient sa position alors c’est en ce moment là qu’ils attaquent l’ennemi.
Le troisième type d’opération est celle d’intervention militaire au sol. Et là, c’est la guerre avec l’ennemi.
Cette démonstration a pour but de montrer les capacités d’appui au feu dont dispose la force internationale pour soutenir la RCA. Il appartient désormais à la MINUSCA de faire appel à ces avions de chasses en cas de besoin sur l’autorisation de la haute autorité.
Cette démonstration de force était une grande satisfaction des nouvelles autorités qui attendent de voir la paix revenir définitivement en Centrafrique comme l’a précisé le Chef d’Etat centrafricain en ces termes : « Nous voyons que leur capacité en matière d'intervention monte en puissance et ça nous aide dans la recherche de la paix. Ce qu'ils nous ont présenté n'est pas une volonté agressive mais une volonté de dissuasion pour montrer au peuple centrafricain leur volonté de pouvoir sécuriser la population centrafricaine ».
« Nous sommes très rassurés, les deux forces sont complémentaires dans leurs actions et c'est une bonne chose. On nous a fait une démonstration pour permettre de voir la montée en puissance de ces deux forces qui sont là pour le maintien d'ordre et la sécurité », a-t-il ajouté.
Désormais, les hélicoptères MI35 de la Mission onusienne effectueront seuls les travaux qui étaient jusqu’aujourd'hui communiés entre les Casques bleus et la Sangaris. Ces appareils sont fonctionnels, notamment pour la sécurisation des convois commerciaux. Ils ont déjà servi lors de la cérémonie de prestation de serment du Président Faustin Archange Touadéra.
La Sangaris a, quant à elle, fait usage de deux avions de chasse dits ''Rafales'', basés à Ndjamena au Tchad pour montrer sa puissance de frappe et de nuisance. Pouvant transporter quatre missiles (engins de destruction massive), les ''Rafales'' sont dotées d'une extrême rapidité, qui constitue dans un premier temps un moyen d'intimidation pour l'ennemi.
La population centrafricaine qui a été longtemps meurtrie par la crise se pose la question de savoir qu’avec les deux avions de chasse « Rafales », doit-on continuer de négocier avec les rebelles ? Attendons de voir à quel point cela va donner.
DM